Catalogue BDF

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mardi 25 novembre 2008

Cabaret de luxe

MEASHA BRUEGGERGROSMAN : Surprise !

"Surprise !" ??? Le mot est faible. Enfin, je dois dire que la dame sur la pochette dénote un peu, accolée au logo Deutsche Grammophon, n'est-il-pas ? Qu'est-ce que c'est que cette bombe, me suis-je dit ! Il est vrai que je me suis fait plusieurs fois la réflexion que ces dernières années, les maisons de disques mettent le paquet sur la mise en valeur du physique de leurs artistes, hommes et femmes, au point que je me suis demandée si il n'y avait pas d'abord casting sur le physique seul et puis après le talent... Mais non je plaisante quand même. Donc cette dame, Measha Brueggergosman, est une soprano canadienne, dont j'apprends qu'elle se produit pieds nus, et qu'elle "tourne les têtes et dépasse les attentes depuis le début du nouveau millénaire"(dans le livret, par Edward Seckerson). La jeune cantatrice s'intéresse particulièrement et depuis longtemps au Lied, à la mélodie, à la chanson, les a beaucoup étudiés, et les choix proposés ici l'illustrent bien. "Elle aime la précision dans les détails qu'exige ce répertoire, la dynamique très particulière et très intime des récitals où, pour citer la chanteuse, elle peut contrôler la forme et l'ambiance de la soirée - et peut choisir les vêtements qu'elle porte. Avec un répertoire proche de chansons de cabaret (du compositeur William Bolcom, qui l'accompagne ici au piano), des Brettle Lieder (Chansons de cabaret auf Deutsch) d'Arnold Schoenberg au style très éloigné du premier, et des airs d'Erik Satie, on a un programme à la fois très cohérent et des plus surprenants (le titre ne ment pas). Je peux le dire, ce disque là, je l'ai ÉCOUTÉ, ce n'est pas le Xème disque indexé en 399 = récital lyrique, ça non... Dès les premières notes, j'ai tout arrêté, SURPRAÏZZZ !!! et je n'ai fait qu'écouter, j'étais captée, j'étais chipée !!! A vous maintenant... ET ATTENTION, cette dame est vraiment EXPLOSIVE !



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lundi 24 novembre 2008

Chez Frémeaux : du blues, de la Joséphine

PARMI LES NOMBREUX TITRES DE CHEZ FREMEAUX ACQUIS RÉCEMMENT (d'autres seront évoqués dans des billets à venir) :

Joséphine Baker : 1927-1939

La seule lecture de l'évocation biographique de "Jo" mérite à elle-seule l'emprunt (ou l'achat) de ce double cd. Née en 1906 à Saint-Louis Missouri, décédée en 1975 en France, Joséphine Baker fut une figure marquante pour plusieurs générations, et tout particulièrement en France où elle finit par s'installer définitivement. Une vie excentrique, romanesque, emblématique que celle cette Américaine qui connut une trajectoire allant de misère et obscurité à luxe et célébrité. Elle débuta à Paris avec la troupe de "La Revue nègre", au Théâtre des Champs Elysées. Un scandale à l'époque, dans ce théâtre qui en avait connu d'autres ("Jeux" de Debussy et "Le Sacre du Printemps" de Stravinsky"). Je vous encourage à lire le livret (très documenté, comme toujours chez Frémeaux). Joséphine Baker fut surtout connue, au début de sa gloire, pour sa plastique remarquable, son excentricité scénique, disons pour un talent très visuel. Ce double album permet de découvrir son répertoire jazz, chanté en anglais, des morceaux en français peu connus, et de ré-entendre ses "tubes" ("J'ai deux amours", "La tonkinoise").

DELTA BLUES : 1940-1951
HARMONICA BLUES : 1927-1941

Parmi les déjà nombreux double-CD consacrés au blues par Frémeaux, j'ai écouté "Delta blues" et "Harmonica blues", admirables sélections de chef-d'oeuvres du blues par des artistes parfois oubliés, et que, disque après disque, le label Frémeaux contribue à faire revivre. Encore une fois, admirable travail de documentation, qui permet d'écouter mieux, et donne envie d'écouter toujours plus de blues. Vous trouverez également à la BDF "Blues, 36 masterpieces", "Women in blues", "Chicago Blues", "New York City Blues", "New Orleans Blues", "Hillbilly Blues", "California Blues", ainsi qu'un DVD passionnant : "Louisiana Blues".

mercredi 12 novembre 2008

VictoriaTartiniSorRameauCharpentierSchubert


GIUSEPPE TARTINI : Sonates pour violon seul. On lit à propos de Tartini, à la fin de la présentation, dans le livret : "Il ne fit rien d'autre au fond que d'apprendre au violon à chanter". Et je vous assure que l'on ne saurait mieux décrire ce que j'ai ressenti à l'écoute de ces sonates. Cela transporte, c'est allègre et voluptueux. Né en 1692, Giuseppe Tartini fut un grand théoricien, auteur d'un fameux traité d'harmonie, et qui partage certaines des idées de Jean-Jaques Rousseau relatives à l'art musical : "Les beautés purement harmoniques sont des beautés savantes, qui ne transportent que des gens versés dans l'art, au lieu que les véritables beautés de la musique étant de la nature, sont et doivent être également sensibles à tous les hommes, savants et ignorants. "Je tiens à insister sur l'admirable et luxueux livret dont le texte de présentation approfondit cette approche "théorique" du compositeur, et surtout pour la présentation de chaque oeuvre qui s'accompagne de transcription de pièces poétiques (en italien avec traduction en français) citées par l'auteur dans le manuscrit, et de reproductions de peintures choisies en fonction de leur affinité avec chaque pièce. En outre, on trouve l'enregistrement d'une des rares pièces vocales de Tartini, ainsi que quelques chants "populaires" de son époque. Et chapeau bas pour la violoniste, Chiara Banchini !

Une autre production du label ZigZag Territories : "Seguidillas Boleras" par Fernando Sor. Voulez vous vous plonger dans l'atmosphère d'une soirée mondaine à Barcelone au début du XIXème siècle ? Vous entendrez alors deux 3 formidables et "caliente" chanteurs (Lambert Climent et Lluis Vilamajo, ténors, et Jordi Ricart, baryton) interpréter en solo ou à trois de superbes mélodies sur des rythmes dansants de séguedilles et boléros. Deux guitares romantiques et suprêmement espagnoles les accompagnent (Enrike Solinis et Xavier Diaz-Latorre qui dirige aussi l'ensemble) et ponctuées de sémillantes castagnettes (Pedro Estevan). Le livret est riche d'enseignement sur le contexte de composition de ces pièces instrumentales et vocales, et sur les deux genres musicaux mentionnés, très en vogue au moment de leur composition, au début du XIXe siècle. Je vous assure que cet enregistrement vous transportera dans une Catalogne de vos rêves. So romantic ! Les musiciens pré-cités forment l'ensemble "Laberintos ingeniosos". Le disque est le deuxième opus relatif à la musique ibérique proposé par le label ZigZag. Il faut aussi écouter "L'instruction de musique pour la guitare espagnole de Gaspar Sanz", formidable également, paru en 2006.

De Tomas Luis de Victoria, "Ad Vesperas : le manuscrit inédit de Rome". Restons en Espagne, mais à la Renaissance cette fois. Tomas Luis de Victoria naquit en Avila en 1548, effectua jeune un voyage à Rome où déroulera une partie substantielle de sa vie et de son oeuvre. J'ai écouté pour la première fois des oeuvres de Tomas Luis de Victoria avec le disque "Officium Hebdomadae Sanctae : Roma 1585", également de la musique vocale sacrée et également interprété par l'Ensemble La Colombina. L'ensemble "La Colombina" est composé de quatre chanteurs (soprano + contre-ténor + ténor + baryton). Je retrouve ici l'intensité qui m'avait frappée dans l'enregistrement précédent. Dans une genre musical très sobre (ici vêpres chantés), avec une formation au personnel limité en nombre, je trouve une telle expressivité ! Josep Cabré à propos du compositeur, dans le livret, indique ceci : "l'absence d'éléments décoratifs, si abondants chez les autres compositeurs de son temps, sa manière particulière d'aller à l'essentiel dans son travail de composition qui le transforme quasiment en un expressionniste avant la lettre".

Un peu de musique française. D'abord Marc-Antoine Charpentier pour un "Miserere" et des "Motets" interprétés par La Chapelle Royale et son chef Philippe Herreweghe. Il s'agit d'une réédition d'un enregistrement de 1985, en collection économique (Musique d'abord) chez Harmonia Mundi. Tout à la fois léger, lumineux, contrasté, recueilli et flamboyant, comme le siècle qui vit naître ces oeuvres.




Puisque je parlais de flamboyance... dans un style très différent (des opéras-ballets). De Jean-Philippe Rameau, des extraits de "Pygmalion" et "Nélée & Myrthis", opéras-ballets dirigés par William Christie à la tête de l'ensemble "Les Arts florissants". Le texte du livret explique qu'il s'agit plus précisément d'actes de ballets, qui comportaient un seul acte alors que les opéras-ballets en comportaient trois (comme "Les Indes galantes" du même Rameau). Je me disais en écoutant "Pygmalion" que ce devait être un bonheur inouï pour un chanteur que d'interpréter des airs de Rameau !!! L'autre mot, évident, qui me vient à l'esprit aumoment d'écrire sur ce disque, c'est : "JOIE", surtout pour les parties (qu'elles soient vocales ou instrumentales) ENLEVÉES !!! Ca fait plaisir d'entendre Les arts florissants au meilleur de leur forme (ici, en 1991). Pour ceux qui ne l'auraient jamais écouté, je recommande aussi "Atys" de Lully par les mêmes, un enregistrement qui a fait date !!!

Enthousiasmons nous pour le Jerusalem Quartet, dans une oeuvre de Schubert des plus connues "Der Tod und das Mädchen" (la jeune fille et la mort), dont on peut dire qu'elle apporte quelque chose (encore !), parmi la quantité déjà considérable d'interprétations déjà enregistrées. C'est ressenti, c'est poignant : ces jeunes gens sont fortiches pour être ainsi capables d'être aussi "vrais" dans cette oeuvre sombre, oeuvre de maturité de Schubert, son dernier quatuor ! Le Quartettstatz en ut mineur qui précède le quatuor est une pièce dont l'histoire est intéressante : il s'agit de "l'autre" oeuvre fragmentaire de Schubert (l'autre étant la "Symphonie inachevée"). Je cite le livret "il fut écrit en décembre 180 comme mouvement initial de quatuor, dont la composition s'arrêterait finalement après 41 mesures d'un andante. Schubert considéra cette expérimentation censée mettre fin à un silence de plusieurs années dans le domaine du quatuor à cordes comme un échec. Pourtant, elle s'impose à nos yeux comme un trait de génie de la plus haute originalité musicale."

Trahison, discorde, mais harmonie aussi !!!

L'ensemble vocal "The King's Singers" a ressorti à l'occasion de son 35ème anniversaire, un certain nombre d'enregistrements, dont il sera question sur ce blog dans quelques lustres, et publié de nouveaux, dont "1605, Treason & Dischord : William Byrd And The Gunpowder Plot".


Découvrez The King's Singers!


Dans ce disque sont proposées des oeuvres de 5 compositeurs anglais, contemporains de la "Conspiration des poudres" ("complot formé en 1604-1605 à Londres par des catholiques afin de faire sauter le Parlement et de tuer le Roi Jacques Ier. Le complot échoua à la suite de l'arrestation de l'un des complices, Guy Fawkes", Petit Robert des Noms Propres). Principalement des oeuvres de William Byrd, probablement le plus concerné par cet événement, car il était un catholique "en vue" à une époque où cela aurait pu lui valoir quelques problèmes. 8 pièces présentes dans ce disque, pour William Byrd, vocales avec exctraits de messes, instrumentales avec "A fancie", magnifique pièce pour orgue. Catholiques également, Peter Philips, (qui a décidé de quitter l'Angleterre pour Bruxelles et dont on découvre ici des oeuvres sacrées pleines de douceur), et Richard Dering, très jeune lors de l'événement cité, et également "réfugié à Bruxelles". John Dowland, converti au protestantisme mais ayant été lié quelques temps à un groupe catholique impliqué dans quelque complot... On entend ici quelques belles pièces instrumentales. Enfin, Thomas Weelkes, protestant dont nous découvrons ici un réjouissant "O Lord How Joyful Is The King"... Enfin, une oeuvre a été créée à la demande des KING'S SINGERS, par l'Anglais Francis Pott, ayant pour trame l'histoire de la Conspiration des poudres : "Master Tresham : His Ducke". Le livret propose (seulement en anglais, toutefois), outre des présentations intéressantes des différents compositeurs dans le contexte pré-cité, un "parcours avec" William Byrd : son monologue imaginaire au fil des enregistrements du disque. J'apprécie beaucoup les KS et j'ai aimé les retrouver ici dans ce répertoire "so english". Ils sont fort bien accompagnés par l'ensemble de violes et luths Concordia. J'ai un faible pour la pièce pour Orgue "A Fancie" et pour le très joyeux Noël "From Virgin's womb, Rejoice Rejoice", tous deux de Byrd. A écouter intensément.




HEAVENLY HARMONIES nous redonne à écouter William Byrd. Une originalité ici : 20 séquences où alternent un psaume chanté de Thomas Tallis (1505-1585) et un passage de motets ("Cantionae sacrae") de William Byrd (1540-1623), puis "Propter pour la Messe de Pentecôte", toujours de Byrd. Extrait de la présentation dans le livret : "Au premier abord, le mélange des célèbres psaumes de Tallis et d'un recueil de motets latins de Byrd peut surprendre, tant les oeuvres sont différentes. Les psaumes de Tallis [...] sont l'exemple même de l'esthétique musicale protestante : une homophonie austère au service de la clarté des textes (bibliques). Les motets de Byrd, composés pour les catholiques réfractaires, mettent souvent en musique des textes latins aux sous-entendus politiques subversifs. Loin d'être austères, ils exaltent, en les utilisant à fond, toutes les capacités expressives de la polyphonie chorale faisant écho aux qualités émotionnelles des mots." Comme pour le disque précédent, cela demande une écoute attentive, réceptive, un dimanche de pluie fait parfaitement l'affaire, j'y suis au moment où j'écris tout en réécoutant ce bel enregistrement. Là encore, interprétation très haut très haut : l'ensemble STILE ANTICO (encore des Britanniques !!!), ensemble de jeunes chanteurs britanniques, qui méritent bien la pluie de récompenses dont fut honoré ces paradisiaques harmonies...


MESSE EN SI MINEUR de Johann-Sebastian Bach par le Collegium Japan, dirigé par Masaaki Suzuki. Difficile d'en parler, euh... d'écrire. C'est grand. J'aime cette oeuvre dans cette version, autant que la version enregistrée par Philippe Herreweghe, c'est dire... Par pitié, bibliothèques du Finistère, empruntez nous ce disque, achetez le !!! Je viens présentement de monter le son, il le faut, (advienne que pourra avec les voisins), car le "Christe Eleison" en duo de sopranos est IRRESISTIBLE de tendresse, de rondeur, de décollements, et cette pulsation (j'oserais même "swinge", tout ça rien qu'avec des cordes frottées) ! Fantastique M. Suzuki ! Laissez vous également tenter par ses interprétations des cantates du grand Jean-Séb', vous pourriez apprécier...

lundi 3 novembre 2008

Alabama song de Gilles LEROY (Prix Goncourt 2007)



Elle est insouciante, Zelda, elle veut une vie tourbillonnante. Scott Fitzgerald est un jeune écrivain promis à un avenir brillant. Leurs chemins se croisent. Lui, escaladera les marches de la gloire et elle, Zelda, sera à ses côtés. Elle veut la lumière et les paillettes, l’excès et le danger. Elle se brûlera les ailes, côtoiera la folie. Elle aimera et haïra. Elle ne sera pas l’artiste, seulement sa femme, son ombre.

Alabama song