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jeudi 27 janvier 2011

Sangue brasileiro

Viens, Brésil, à notre secours !!! Trouvé sur le site playingforchange, cette vidéo a retenu mon attention et j'aime à me la repasser pour m'extirper de la grisaille (quoique, il n'a même pas plus aujourd'hui !!! dingue !). Le réalisateur de celle-ci dit qu'avant de partir au Brésil filmer des musiciens, on lui a dit que tout ce qu'il aurait à faire serait : secouer les arbres, et des musiciens en tomberaient comme des fruits. Ici, Sangue Brasileiro, un groupe de Salvador da Bahia dans un morceau : ""Samba de Viola". Ca pulse, mais en douceur, et les images m'enchantent !!! ENCORE !!!!

mercredi 12 janvier 2011

Francesco Rapazzini : "Damia, une diva française"

C'est bien de faire travailler ses petits camarades... Fabien B., à vous la parole :


"C'est une première ! Personne n'avait encore retracé la vie de "La tragédienne de la chanson". Piaf, Greco, Barbara... Elles lui doivent tant, plus que la fameuse robe noire ! Cette robe noire, accessoire devenu symbole d'une époque où la poursuite était l'unique fantaisie, et le micro objet inutile.

Au coeur des années folles, Damia - dont la vie est comme toute chanteuse réaliste qui se respecte constituée d'excès, de spleen et de joies - incarnait la vie, la société. Ses chansons tantôt drames tantôt "p'tits bonheurs du quotidien" en ont fait une star. Mais d'une guerre à l'autre, l'une propulse, l'autre balaye, Damia de blanc vêtue n'a pu retrouver le rang qui était le sien après la seconde. Son répertoire lié à une époque oubliée l'a emprisonnée, et contraint peu à peu à s'effacer.


Ces inoubliables chansons demeurent dans la mémoire et sont à jamais patrimoine musical tant elle reflètent la France des gueules cassées et des disparus, du Front populaire, celle des ouvriers et des congés payés, des maisons closes, et des garçonnes émancipées, des music-halls et des gramophones. Damia n'est plus. Damia restera.

La vidéo ci-dessous est intéressante, car il ne subsiste que peu de vidéos sur Damia, (le documentaire de Juliet Berto est totalement introuvable)."

FABIEN

"La gestuelle, la robe noire, la dramaturgie : Damia résumée. Nous sommes dans les années 1950, la carrière de Damia est derrière elle. La guerre a laissé place à d'autres chanteuses dont sa nouvelle rivale : Edith Piaf. Cette vidéo, hautement symbolique met en scène les 2 femmes, l'une succédant à l'autre. Sombre dimanche..."

mardi 11 janvier 2011

Cas clinique : l'encéphale de Charles B.

Bernard Lechevalier : "Le cerveau mélomane de Baudelaire : musique et neuropsychologie"



Que peut bien avoir à nous dire un professeur émérite en neurologie et neuropsychologie sur la sensibilité musicale ? C'est exactement la question que je me suis posée en apercevant le titre de cet essai. J'avais naguère été "embarquée" par le livre d'Oliver Sacks "Musicophilia : la musique, le cerveau et nous", sur un thème connexe (voir article dans la rubrique "Menu du jour").



Ce que je retiendrai de ce livre : l'approche littéraire, amenée par le sujet d'étude-même choisi par l'auteur. Baudelaire et la musique. L'ébauche d'une histoire de la perception musicale par l'écrivain, le poète. Si les passages décrivant les zones du cerveau concernées par l'écoute et l'appréciation de la musique constituaient seuls ce livre, j'eusse eu vite fait d'en abandonner la lecture...



Or j'ai trouvé brillante l'évocation que fait M. Lechevalier de la rencontre entre la musique de Wagner (Tannhaüser) et Baudelaire. Baudelaire assista à l'échec de la représentation de Tannhaüser à Paris, en février 1860. Le public parisien du théâtre des Italiens se tint très mal, fit un tollé : "une vraie séance de la Convention nationale, un 93 musical", ce qui peina, horrifia et scandalisa Charles Baudelaire qui, lui, fut transfiguré par l'écoute du programme proposé ce soir là. Ce qui justifie que ce fait "historique" soit le coeur de cet ouvrage : la lettre que Baudelaire écrivit à Richard Wagner constitue le premier texte littéraire décrivant la perception de la musique par un individu, les types d'émotion qu'il ressent. "Première analyse détaillée de ses effets sur la vie psychique", écrit B. Lechevalier.



Tous les passages consacrés à Baudelaire, à Wagner, aux jeux de correspondances entre peinture et musique, sont admirables, et même quasiment thérapeutiques. On sort de cette lecture avec l'envie d'écouter beaucoup de musique. Et puis on y glâne également quelques hypothèses de réponse à des questions telles que : "Pourquoi certains sont-ils musiciens et d'autres pas ?", "Pourquoi Baudelaire devient-il un mélomane passionné, bien qu'il ne sache pas un mot de musique ?".



A lire également, du même auteur : "Le cerveau de Mozart"


Lisez la lettre de Baudelaire à Wagner.



vendredi 7 janvier 2011

A Landi la dame y a

Dans un bel élan créatif, nos petits camarades de Landivisiau viennent de m'envoyer une salve de "pochettes-figures" un rien vintage.



Un concert devant le "dôme" spécial, vestige martien époque René Coty.



Je trouve que notre joli camion rose-framboise-écrasée / vert-printemps-précoce lui va bien au teint, à Dame Damia.




Allez, un peu d'ambiance sonore : Tango français... "J'ai perdu ma jeunesse... en perdant ton amour. Sans espoir sans caresse, je languis chaque jour... Tout me lasse et me blesse, tout me semble trop lourd". Bon, s'cusez mais moi, j'aime !



BRRRRRR... ambiance ambiance hein ???!!! A rivederci

jeudi 6 janvier 2011

La toune du jour : excès de gluckose

Chanceux Italiens ! Leur Johnny à eux s'appelle Adriano. Et c'est un pur rocker. Cela n'avait pas échappé à Federico Fellini, ainsi que le prouve cet extrait de "La dolce vita".



Adriano Celentano est également producteur et animateur TV : voir l'émission "RockPolitik", dans laquelle il s'illustre comme l'un des détracteurs et agitateurs anti-berlusconiens les plus en vue !!!



Bon, mais vous pouvez lire tout de la bio d'Adriano un peu partout sur le net, là n'est pas le sujet du jour. La "toune" du jour, après "A banda", c'est "Il ragazzo della via Gluck", le garçon de la rue Gluck, "se preferite"...

Le ragazzo en question ("Questo ragazzo della via Gluck"), c'est lui, Adriano est vraiment né au 14 de la rue Gluck, à Milan. "La zone"... à l'époque (1938). Lorsque Celentano propose cette chanson au Festival de San Remo en 1966, il a déjà derrière lui une belle cargaison de tubes, et s'est déjà illustré dans ce fameux festival. Mais la chanson est classée bonne dernière. Elle connaîtra pourtant un beau succès discographique. Comment s'en étonner ? Quelle mélodie ! Ecoutez plutôt. Voici un premier clip, peut-être mon préféré : un plateau TV quasiment désert, Adriano et ses musiciens tassés dans un coin, on ne sait pas trop si c'est pendant une émission, une répétition ??? Enfin ça donne une bonne idée du personnage : décontraction, humour mordant, abattage, et ce je ne sais quoi de dépressif, blasé... Hey, regardez jusqu'au bout, vous ne serez pas déçu.



Eh oui, il s'arrête en plein milieu pour nous faire part de sa lecture des rubriques de faits divers. J'adore cette scène avec les gars autour de lui, beaucoup plus animés quand ils écoutent les élucubrations d'Adriano que lorsqu'ils sont supposés l'accompagner !!!!

Les deux vidéos à suivre nous montrent le décor de la chanson. Dans la première, l'image commente le texte chanté. En prononçant "In una casa, fuori citta" (dans une maison, loin de la ville), Adriano est posté devant une maison, et se retourne vers elle ("e quella casa in mezzo al verde ormai... dove sara ?" - Et cette maison au milieu de la verdure, où sera-telle alors ?) . Puis sur un fond herbu : "Là dove c'era l'erba ora c'è... una città" (là où se trouvait l'herbe maintenant il y a... la ville), et la camera nous révèle qu'Adriano se trouve devant d'immenses tours d'immeubles fraichement édifiées dans un coin de verdure... etc. Dommage que l'image soit floue !!!



Dans celle-ci, Adriano chante au milieu d'un chantier, devant les ouvriers qui creusent les fondations d'un autre immeuble, sans-doûte...



Nostalgie de l'enfance hélas enfuie, complainte du progrès, canzone écologiste avant l'heure... Voici le texte en italien, et sa traduction :

EN ITALIEN

Questa è la storia di uno di noi,
anche lui nato per caso in via Gluck,
in una casa, fuori città,
gente tranquilla, che lavorava.
Là dove c'era l'erba ora c'è
una città,
e quella casa in mezzo al verde ormai,
dove sarà?

Questo ragazzo della via Gluck,
si divertiva a giocare con me,
ma un giorno disse, "vado in città",
e lo diceva mentre piangeva,
io gli domando "amico, non sei contento ?
Vai finalmente a stare in città.
Là troverai le cose che non hai avuto qui,
potrai lavarti in casa senza andar
giù nel cortile!"

Mio caro amico, disse, "qui sono nato,
in questa strada ora lascio il mio cuore.
Ma come fai a non capire,
è una fortuna, per voi che restate
a piedi nudi a giocare nei prati,
mentre là in centro respiro il cemento.
Ma verrà un giorno che ritornerò
ancora qui e sentirò l'amico treno
che fischia così, "wa wa"! "

Passano gli anni, ma otto son lunghi,
però quel ragazzo ne ha fatta di strada,
ma non si scorda la sua prima casa,
ora coi soldi lui può comperarla
torna e non trova gli amici che aveva,
solo case su case, catrame e cemento.

Là dove c'era l'erba ora c'è una città,
e quella casa in mezzo al verde ormai
dove sarà.

Ehi, Ehi, La la la... la la la la la...
Eh no, non so, non so perché,
perché continuano a costruire, le case
e non lasciano l'erba
non lasciano l'erba
non lasciano l'erba
non lasciano l'erba

Eh no,
se andiamo avanti così, chissà come si farà,
chissà...

EN FRANCAIS (http://bellaitalia.free.fr/)

Ceci est l'histoire
d'un d'entre nous
né lui aussi par hasard rue Gluck
dans une maison en-dehors de la ville
Un gars tranquille, qui travaillait.

Là où il y avait de l'herbe il y a maintenant une ville
et cette maison dans la verdure
où peut-elle bien être désormais

Ce garcon de la rue Gluck
Passait du temps à jouer avec moi
mais un jour il dit : "je pars pour la ville"
et il le disait en pleurant
moi, je lui demande : "mon ami, n'es-tu pas content ?
tu vas enfin être en ville
là-bas tu trouveras ce que tu n'avais pas ici.
Tu pourras te laver chez toi sans descendre en bas dans la cour".
"Mon cher ami, dit-il, ici je suis né
et dans cette rue je laisse à présent mon coeur
mais comment fais-tu pour ne pas comprendre
que c'est une chance pour vous qui restez
à jouer pieds nus dans les prés
tandis que moi, là-bas, au centre-ville, je respire du béton
mais un jour viendra, je reviendrai ici
et j'entendrai le train, mon ami,
qui siffle comme ça.... oua oua".

les années passent
Mais huit ans c'est long
N'empêche que ce garçon, il en a fait du chemin
Mais il n'oublie pas sa première maison
Maintenant il peut l'acheter avec son argent
il revient mais ne trouve pas les amis qu'il avait
juste une suite de maisons, goudron et béton


Là où il y avait de l'herbe il y a maintenant une ville
et cette maison dans la verdure
où peut-elle bien être désormais ?
Je ne sais pas, je ne sais pas pourquoi ils continuent
à construire des maisons
et ils ne laissent pas l'herbe, ils ne laissent pas l'herbe
ils ne laissent pas l'herbe, ils ne laissent pas l'herbe
et je ne sais pas
si on continue à avancer comme ça
qui sait comment on fera
qui sait, qui sait comment on fera.

LES "COVERS"

En France, Françoise Hardy connut le succès avec "La maison où j'ai grandi", une cover signée Eddy Marnay, qui lui va comme un gant. La belle Françoise a toujours le chic pour se trouver de ces mélodies... La preuve par l'image, le son, le texte :

EN CONCERT



ET UN BON VIEUX SCOPE



Pas totalement synchronisé, dommage.

Parole, parole... (mmhhh... nous y reviendrons "là giu")

Quand je me tourne vers mes souvenirs,
je revois la maison où j'ai grandi.
Il me revient des tas de choses,
je vois des roses dans un jardin.

Là où vivaient des arbres,
maintenant ,la ville est là,
et la maison, les fleurs que j'aimais tant,
n'existent plus!

Ils savaient rire, tous mes amis,
ils savaient si bien partager mes jeux,
mais tout doit finir pourtant dans la vie,
et j'ai dû partir, les larmes aux yeux.

Mes amis me demandaient: "Pourquoi pleurer?"
et "Couvrir le monde vaut mieux que rester.
Tu trouveras toutes les choses qu'ici on ne voit pas,
toute une ville qui s'endort la nuit dans la lumière."

Quand j'ai quitté ce coin de mon enfance,
je savais déjà que j'y laissais mon coeur.
Tous mes amis, oui, enviaient ma chance,
mais moi, je pense encore à leur bonheur.

à l'insouciance qui les faisait rire,
et il me semble que je m'entends leur dire:
"Je reviendrai un jour, un beau matin ,
parmi vos rires,oui,
je prendrai un jour
le premier train du souvenir."

Le temps a passé et me revoilà,
cherchant en vain la maison que j'aimais.
Où sont les pierres et où sont les roses,
toutes les choses aux quelles je tenais?
D'elles et de mes amis plus une trace,
d'autres gens, d'autres maisons ont volé leurs places.

Là où vivaient des arbres, maintenant la ville est là,
et la maison , où est-elle, la maison où j'ai grandi?
Je ne sais pas où est ma maison,
la maison où j'ai grandi.
Où est ma maison?

Je découvre que Françoise Hardy apparaît également dans une V.O



Un certain Giorgio Gaber servit une ironique mais amicale "riposta al ragazzo della via Gluck" (l'un des premiers rockers italiens, "anche lui"). "Ma quella casa ma quella casa ora non c'è piu..." Bon d'accord, jugez sur pièce, mais côté mélodie, prosodie, interprétation, charisme... et c'est long en plus !!! Mais c'était un clin d'oeil amusant, dans lequel le pasticheur y va à fond à grand renfort de détails assez délirants sur les malheurs du pôv' garçon de la rue Gluck.



Et chez les pas-Italiens pas-Français alors ? Une version espagnole (avec beaucoup d'italien dedans quand-même) : "La calle Gluck" (what else ?), par Nicky Nicolai, Stefano di Battisti et Shama Milan. Que lindo ! Bon, c'est, en fait, une version salsa jazzy interprétée par des... Italiens.



Impossible de passer sous silence la version suédoise : "Lyckliga Gatan" (La rue heureuse) par Anna-Lena Löfgren.


ADRIANO A VIEILLI, MAIS...

Encore deux vidéos d'Adriano, en concert. D'abord en live à Berlin en 1994. Tout le monde connaît les paroles !!!



Un Adriano bien déplumé, le pied plâtré, mais toujours convaincant. Emission de télévision en public avec orchestre et tout.



Dans le Wikipedia italien, l’article consacré à Adriano est merveilleusement complet et riche. Que de liens proposés ! Je serai obligée de revenir sur le sujet AC. Adrianolâtre, je ne lâche pas l’affaire ! Sachez, jeunes gens, que dans ma jeunesse petite-provinciale, "Svalutation" avec son intro "dong-da-dong da-dong da-dong", ça vous ouvrait des perspectives ! Mais basta cosi !

Avant de conclure, il est n'est que trop tentant de délivrer ici et maintenant le clip que j'ai peut-être le plus souvent envoyé à des camarades qui ne m'avaient rien demandé, rien que pour le fun. Une démonstration célentanesque de haute volée. Il interprète "Parole parole" en duo avec la pauvre Mina, sage et sérieuse, tandis que lui, l'odieux personnage... mais regardez plutôt, et ne ratez surtout pas le lâcher de caramel à 1:00 !



Bon, je ne ferai pas ça tous les jours...

Ah oui, la Bibliothèque du Finistère possède ce CD : "Le origini di Adriano Celentano"