Catalogue BDF

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mercredi 31 décembre 2008

CHEZ LES MEDIEVO-RENAISSANTS... 2009 DERNIERS CRIS


Missa sine nomine, Missa ad fugam, de Josquin des Prés (c1440-1521), par les Tallis Scholars

Ces deux oeuvres se situent aux deux extrémités de la carrière de Josquin, Missa ad fugam étant une oeuvre de jeunesse, Missa sine nomine l'une de ses dernières. La "simplicité" de la première permet d'autant plus d'apprécier la haute voltige d'architecture de la seconde, ainsi que la "Josquin des Prés's touch" qui s'en dégage. A côté de l'archictecture, on peut évoquer avec raison une "mathématique" de composition de ces deux oeuvres. Ces deux messes sont en effet les deux seules dans le répertoire josquinien à être fondées sur des canons. Explication trouvée dans la présentation de Peter Phillips : "le mot "canon" signifie qu'une mélodie est énoncée à différentes parties vocales, à différents moments, et quelle se chevauche donc elle même. L'élément mathématique intervient pour s'assurer qu'une partie donnée de la mélodie peut se combiner avec une autre partie, parfois à une hauteur de son ou à un tempo dissemblables, mais sans perdre son sens musical". Tout comme chez Bach, la haute science et la mathématique intrisèques au style de Josquin sont au service d'une haute inspiration, de l'élévation et du sentiment. Peter Phillips : "Il faudrait un petit livre pour rendre justice à pareille subtilité d'écriture maintenue durant toute une messe [...] Vous ne découvrirez sans doute jamais pourquoi une messe canonique vous fascine, mais il n'est pas nécessaire de tout analyser pour y prendre plaisir [...] La meilleure polyphonie n'a pas à être mathématiquement ingénieuse, mais quand elle l'est, cela amène un petit plus. J'aime énormément l'interprétation des Tallis Scholars, (dirigés par le sus-mentionné Peter Phillips), ces pionniers de la redécouverte de la musique sacrée de la Renaissance. Clarté, transparence, souplesse, ça m'aère les circonvolutions encéphalo-sentimentales ! Décidément fortiches, ces britanniques...

Polish passion songs, par le Bornus Consort

Cet album est le fruit de 15 années consacrées à l'étude sur le répertoire liturgique polonais des chants de la passion, avec ici des oeuvres allant du 10e au 16e siècle. Comme l'explique aussi le livret de présentation, cette étude préalable à l'enregistrement a permis à ses acteurs-chercheurs-interprètes de découvrir, avec ce répertoire polonais, au delà de traditions communes à la musique vocale sacrée européenne de différentes partires du Moyen-Age et de la Renaissance, des influences éloignées de confessions anciennes d'Asie Mineure, du Monde byzantin et arabique ainsi que de traditions folkloriques d'Europe Orientale. Le disque commence avec une oeuvre en latin (Répons pour le Vendredi Sain annoté au Xème siècle au monastère de Saint Gall) ne déconcerte pas l'auditeur familier des oeuvres vocales de cette période, en revanche, plusieurs éléments nouveaux pour mes oreilles sont à noter dans cette chronique. Tout d'abord, la langue polonaise, présente dans toutes les autres oeuvres de cet enregistrement, surprend et charme : rondeur, douceur, sonorités d'ailleurs, d'Orient. Et sur la forme, le très long cantique "Jezuz Chrystus Bog Czlowiek" (Jesus Christ, Dieu fait homme), mélopée à la mélodie répétitive, accompagné d'une "simple" et seule vielle. Cela me rappelle certains enregistrements profanes des répertoires occitan ou italien de la Renaissance. Très curieux, très prenant. L'ensemble de ce disque mérite vraiment une écoute attentive et une addiction n'est pas à exclure, je suis bien placée pour en parler !

Lamentatio Jeremiae prophetae, Lamentgations by Agricola, Morales, Arcadelt & Lassus, par Egidius Kwartet


Le "Livre des lamentations" du prophète Jérémie, utilisé au Moyen-Age à un seul moment de l'année, dans la liturgie dite "des Ténèbres" du jeudi, vendredi et samedi saints, a pourtant inspiré un grand nombre de compositeurs. Selon le texte du livret : "Le texte des lamentations est émotif, chargé d'un langage figuré dont le style est riche d'images et de tournures emphatiques. Celles-ci expriment profondément la tristesse, l'impuissance, l'amertume et les supplications du peuple de Jerusalem. C'est sans dute cette qualité, la combinaison entre éléments dramatiques et fragments méditatifs qui attira l'attention des compositeurs de la Renaissance. "Sans apprêt", tel est le credo de l'ensemble Egidius Kwartet : "caractérisées parle dépouillement et par conséquent le moindre détail ou le plus simple effet fera des miracles". Le choix proposé ici permet de découvrir de ce répertoire très "pointu" des styles très différents. Coup de coeur pour le "Taedet animam meam" de Christobal de Morales (1500?-1553), économie d'effet en effet, pour obtenir ici juste l'essentiel, une ferveur, une intensité prenantes, un souffle tout en retenue et pourtant une sensation de jaillissement imminent ! J'aurais apprécié un livret un peu plus détaillé. Les éléments proposés dans ces commentaires mettent en appétit, certes, mais donnent envie de plus !!!

Chansons de toiles (Belle Ysabiaux pucele bien aprise), par l'ensemble Ligeriana


"Chansons de toiles", extrait du livret : "les chansons de toile sont des oeuvres très développées. Elles mettent en scène un personnage féminin qui, au début de chaque oeuvre, est soit occupé à des travaux d'aiguilles, soit en train de lire [...] Chansons à histoire, comme on les appelle parfois, elles racontent les mésaventures amoureuses d'une jeune héroïne qui interprète une plainte lyrique. L'argument est centré autour de la "Bele" qui chante en monologue ou en dialogue avec les personnages qui y sont imbriqués." (Katia Caré, de l'ensemble Ligeriana). Pour faire patienter ceux qui voudront emprunter ce bel enregistrement, quelques mots :

"Bele Aiglentine en roial chamberine
Devant sa dame cousoit une chemise
Ainc n'en sot mot quant boneamor l'atise.
Or orrez ja
Comment la bele Aiglentine esploita"

Toujours dans un répertoire d'Oil, avec un peu de latin et de flamand : Poissance d'amours (mystiques, moines et ménestrels en Brabant au XIIIe siècle, Ensemble Graindelavoix)

Comme son titre l'indique, voici un échantillon réjouissant de réminiscences sonores de chansons médiévales du Brabant, au XIIIème siècle. Je dis bien réjouissant, tout particulièrement dans le répertoire "profane" où joie il y a, oui da, que ce soit en bon françois ou en flamand ! Et cette fois, bravo pour le livret, très soigné, très documenté, beaucoup d'histoire et d'histoires à lire ! Délectable !

samedi 6 décembre 2008

NOS MUSIQUES DE GARCONS VACHERS, 1ère chevauchée


Chevauchée... d'enfer, comme l'indique le titre ==> "One hell of a ride". Il s'agit d'une rétrospective en 4 CD de M. Willie Nelson, l'un des grands de la Country texane et internationale aussi. A l'écoute de cette centaine de titres, premier constat : non content d'offrir sur une période de plus de cinquante ans d'enregistrements, une véritable encyclopédie sonore de tous les styles country et de ce qui les a influencés, William Hugh Nelson est également très jazzy sur nombre de morceaux, et même carrément "variétés" (ouh ouh ouh y a même un duo avec l'inénarrable Julio Iglésias. C'est vrai qu'il y a un peu de soupe parmi tous ces titres, mais aussi tellement de perles, alors c'est bien pardonnable non, d'ailleurs j'ai lu que le monsieur avait eu de sérieux soucis avec le trésor public de son pays, il a fallu qu'il enregistre plusieurs disques par an pour remonter la pente !!...). Etonnant comme maintenant je reçois sa voix, qui m'insupportait il y a quelques années (nasal !!!), avec une grande émotion, je suis touchée ! Sa voix émet par moments de ces vibrations qui vrillent le plexus, et comment dire, on se sent à la fois comblé et groggy, enfin c'est comme ça pour moi en tout cas ! D'autres +++ : ça joue, qu'est-ce qu'il y a comme super musiciens ! Et puis quel song-writer !!! Je lis dans le dictionnaire du rock (Coll. "Bouquin", 2000) qu'il eut du mal à s'imposer comme chanteur, et qu'il connut ses premiers succès en tant qu'auteur et compositeur ("Crazy" adopté par Patsy Cline, "Pretty paper" par Roy Orbison. Un livre abondamment illustré donne d'intéressants détails, un peu biographiques et surtout commentant chaque titre choisi dans cette compilation et la situant dans son contexte. Pas avare d'illustrations non plus : intéressant d'observer le passage assez radical d'un style "garçon propret au belles joues-sourire éclatant-gentil professeur" au look qu'on lui connaît (I mean "Je"... mais bon) depuis les années soixante-dix : hippie et cherokee et élégance en prime.

"Crazy", par Willie N., Diana Krall et Elvis Costello

"Crazy", par Patsy Cline

"Pretty paper", par Willie Nelson

"Pretty paper", par Roy Orbison (insertion impossible pour ce clip)

Hurrah for Willie ! Dans ce bloc (c'est comme ça en catalan, ai-je appris sur un blog ami) seront évoqués prochainement les cas d'autres Outlaws et Highwaymen dont vous pouvez d'ores et déjà trouver des références dans nos collections : Waylon Jennings (Live frome Austin Texas, Waymore Blues part II), Kris Kristofferson (The essential Kris Kristofferson), Merle Haggard, Johnny Cash (découvrez les dans notre catalogue, on en a quelques uns...), Hank Williams, Jimmie Rogers, pour ne parler que des classiques... Prochainement sur ce blog, petite exploration de toutes les merveilles de chez Frémeaux...

mardi 25 novembre 2008

Cabaret de luxe

MEASHA BRUEGGERGROSMAN : Surprise !

"Surprise !" ??? Le mot est faible. Enfin, je dois dire que la dame sur la pochette dénote un peu, accolée au logo Deutsche Grammophon, n'est-il-pas ? Qu'est-ce que c'est que cette bombe, me suis-je dit ! Il est vrai que je me suis fait plusieurs fois la réflexion que ces dernières années, les maisons de disques mettent le paquet sur la mise en valeur du physique de leurs artistes, hommes et femmes, au point que je me suis demandée si il n'y avait pas d'abord casting sur le physique seul et puis après le talent... Mais non je plaisante quand même. Donc cette dame, Measha Brueggergosman, est une soprano canadienne, dont j'apprends qu'elle se produit pieds nus, et qu'elle "tourne les têtes et dépasse les attentes depuis le début du nouveau millénaire"(dans le livret, par Edward Seckerson). La jeune cantatrice s'intéresse particulièrement et depuis longtemps au Lied, à la mélodie, à la chanson, les a beaucoup étudiés, et les choix proposés ici l'illustrent bien. "Elle aime la précision dans les détails qu'exige ce répertoire, la dynamique très particulière et très intime des récitals où, pour citer la chanteuse, elle peut contrôler la forme et l'ambiance de la soirée - et peut choisir les vêtements qu'elle porte. Avec un répertoire proche de chansons de cabaret (du compositeur William Bolcom, qui l'accompagne ici au piano), des Brettle Lieder (Chansons de cabaret auf Deutsch) d'Arnold Schoenberg au style très éloigné du premier, et des airs d'Erik Satie, on a un programme à la fois très cohérent et des plus surprenants (le titre ne ment pas). Je peux le dire, ce disque là, je l'ai ÉCOUTÉ, ce n'est pas le Xème disque indexé en 399 = récital lyrique, ça non... Dès les premières notes, j'ai tout arrêté, SURPRAÏZZZ !!! et je n'ai fait qu'écouter, j'étais captée, j'étais chipée !!! A vous maintenant... ET ATTENTION, cette dame est vraiment EXPLOSIVE !



Voir une vidéo sur evene.fr

Lire un article sur le blog du poisson rêveur

lundi 24 novembre 2008

Chez Frémeaux : du blues, de la Joséphine

PARMI LES NOMBREUX TITRES DE CHEZ FREMEAUX ACQUIS RÉCEMMENT (d'autres seront évoqués dans des billets à venir) :

Joséphine Baker : 1927-1939

La seule lecture de l'évocation biographique de "Jo" mérite à elle-seule l'emprunt (ou l'achat) de ce double cd. Née en 1906 à Saint-Louis Missouri, décédée en 1975 en France, Joséphine Baker fut une figure marquante pour plusieurs générations, et tout particulièrement en France où elle finit par s'installer définitivement. Une vie excentrique, romanesque, emblématique que celle cette Américaine qui connut une trajectoire allant de misère et obscurité à luxe et célébrité. Elle débuta à Paris avec la troupe de "La Revue nègre", au Théâtre des Champs Elysées. Un scandale à l'époque, dans ce théâtre qui en avait connu d'autres ("Jeux" de Debussy et "Le Sacre du Printemps" de Stravinsky"). Je vous encourage à lire le livret (très documenté, comme toujours chez Frémeaux). Joséphine Baker fut surtout connue, au début de sa gloire, pour sa plastique remarquable, son excentricité scénique, disons pour un talent très visuel. Ce double album permet de découvrir son répertoire jazz, chanté en anglais, des morceaux en français peu connus, et de ré-entendre ses "tubes" ("J'ai deux amours", "La tonkinoise").

DELTA BLUES : 1940-1951
HARMONICA BLUES : 1927-1941

Parmi les déjà nombreux double-CD consacrés au blues par Frémeaux, j'ai écouté "Delta blues" et "Harmonica blues", admirables sélections de chef-d'oeuvres du blues par des artistes parfois oubliés, et que, disque après disque, le label Frémeaux contribue à faire revivre. Encore une fois, admirable travail de documentation, qui permet d'écouter mieux, et donne envie d'écouter toujours plus de blues. Vous trouverez également à la BDF "Blues, 36 masterpieces", "Women in blues", "Chicago Blues", "New York City Blues", "New Orleans Blues", "Hillbilly Blues", "California Blues", ainsi qu'un DVD passionnant : "Louisiana Blues".

mercredi 12 novembre 2008

VictoriaTartiniSorRameauCharpentierSchubert


GIUSEPPE TARTINI : Sonates pour violon seul. On lit à propos de Tartini, à la fin de la présentation, dans le livret : "Il ne fit rien d'autre au fond que d'apprendre au violon à chanter". Et je vous assure que l'on ne saurait mieux décrire ce que j'ai ressenti à l'écoute de ces sonates. Cela transporte, c'est allègre et voluptueux. Né en 1692, Giuseppe Tartini fut un grand théoricien, auteur d'un fameux traité d'harmonie, et qui partage certaines des idées de Jean-Jaques Rousseau relatives à l'art musical : "Les beautés purement harmoniques sont des beautés savantes, qui ne transportent que des gens versés dans l'art, au lieu que les véritables beautés de la musique étant de la nature, sont et doivent être également sensibles à tous les hommes, savants et ignorants. "Je tiens à insister sur l'admirable et luxueux livret dont le texte de présentation approfondit cette approche "théorique" du compositeur, et surtout pour la présentation de chaque oeuvre qui s'accompagne de transcription de pièces poétiques (en italien avec traduction en français) citées par l'auteur dans le manuscrit, et de reproductions de peintures choisies en fonction de leur affinité avec chaque pièce. En outre, on trouve l'enregistrement d'une des rares pièces vocales de Tartini, ainsi que quelques chants "populaires" de son époque. Et chapeau bas pour la violoniste, Chiara Banchini !

Une autre production du label ZigZag Territories : "Seguidillas Boleras" par Fernando Sor. Voulez vous vous plonger dans l'atmosphère d'une soirée mondaine à Barcelone au début du XIXème siècle ? Vous entendrez alors deux 3 formidables et "caliente" chanteurs (Lambert Climent et Lluis Vilamajo, ténors, et Jordi Ricart, baryton) interpréter en solo ou à trois de superbes mélodies sur des rythmes dansants de séguedilles et boléros. Deux guitares romantiques et suprêmement espagnoles les accompagnent (Enrike Solinis et Xavier Diaz-Latorre qui dirige aussi l'ensemble) et ponctuées de sémillantes castagnettes (Pedro Estevan). Le livret est riche d'enseignement sur le contexte de composition de ces pièces instrumentales et vocales, et sur les deux genres musicaux mentionnés, très en vogue au moment de leur composition, au début du XIXe siècle. Je vous assure que cet enregistrement vous transportera dans une Catalogne de vos rêves. So romantic ! Les musiciens pré-cités forment l'ensemble "Laberintos ingeniosos". Le disque est le deuxième opus relatif à la musique ibérique proposé par le label ZigZag. Il faut aussi écouter "L'instruction de musique pour la guitare espagnole de Gaspar Sanz", formidable également, paru en 2006.

De Tomas Luis de Victoria, "Ad Vesperas : le manuscrit inédit de Rome". Restons en Espagne, mais à la Renaissance cette fois. Tomas Luis de Victoria naquit en Avila en 1548, effectua jeune un voyage à Rome où déroulera une partie substantielle de sa vie et de son oeuvre. J'ai écouté pour la première fois des oeuvres de Tomas Luis de Victoria avec le disque "Officium Hebdomadae Sanctae : Roma 1585", également de la musique vocale sacrée et également interprété par l'Ensemble La Colombina. L'ensemble "La Colombina" est composé de quatre chanteurs (soprano + contre-ténor + ténor + baryton). Je retrouve ici l'intensité qui m'avait frappée dans l'enregistrement précédent. Dans une genre musical très sobre (ici vêpres chantés), avec une formation au personnel limité en nombre, je trouve une telle expressivité ! Josep Cabré à propos du compositeur, dans le livret, indique ceci : "l'absence d'éléments décoratifs, si abondants chez les autres compositeurs de son temps, sa manière particulière d'aller à l'essentiel dans son travail de composition qui le transforme quasiment en un expressionniste avant la lettre".

Un peu de musique française. D'abord Marc-Antoine Charpentier pour un "Miserere" et des "Motets" interprétés par La Chapelle Royale et son chef Philippe Herreweghe. Il s'agit d'une réédition d'un enregistrement de 1985, en collection économique (Musique d'abord) chez Harmonia Mundi. Tout à la fois léger, lumineux, contrasté, recueilli et flamboyant, comme le siècle qui vit naître ces oeuvres.




Puisque je parlais de flamboyance... dans un style très différent (des opéras-ballets). De Jean-Philippe Rameau, des extraits de "Pygmalion" et "Nélée & Myrthis", opéras-ballets dirigés par William Christie à la tête de l'ensemble "Les Arts florissants". Le texte du livret explique qu'il s'agit plus précisément d'actes de ballets, qui comportaient un seul acte alors que les opéras-ballets en comportaient trois (comme "Les Indes galantes" du même Rameau). Je me disais en écoutant "Pygmalion" que ce devait être un bonheur inouï pour un chanteur que d'interpréter des airs de Rameau !!! L'autre mot, évident, qui me vient à l'esprit aumoment d'écrire sur ce disque, c'est : "JOIE", surtout pour les parties (qu'elles soient vocales ou instrumentales) ENLEVÉES !!! Ca fait plaisir d'entendre Les arts florissants au meilleur de leur forme (ici, en 1991). Pour ceux qui ne l'auraient jamais écouté, je recommande aussi "Atys" de Lully par les mêmes, un enregistrement qui a fait date !!!

Enthousiasmons nous pour le Jerusalem Quartet, dans une oeuvre de Schubert des plus connues "Der Tod und das Mädchen" (la jeune fille et la mort), dont on peut dire qu'elle apporte quelque chose (encore !), parmi la quantité déjà considérable d'interprétations déjà enregistrées. C'est ressenti, c'est poignant : ces jeunes gens sont fortiches pour être ainsi capables d'être aussi "vrais" dans cette oeuvre sombre, oeuvre de maturité de Schubert, son dernier quatuor ! Le Quartettstatz en ut mineur qui précède le quatuor est une pièce dont l'histoire est intéressante : il s'agit de "l'autre" oeuvre fragmentaire de Schubert (l'autre étant la "Symphonie inachevée"). Je cite le livret "il fut écrit en décembre 180 comme mouvement initial de quatuor, dont la composition s'arrêterait finalement après 41 mesures d'un andante. Schubert considéra cette expérimentation censée mettre fin à un silence de plusieurs années dans le domaine du quatuor à cordes comme un échec. Pourtant, elle s'impose à nos yeux comme un trait de génie de la plus haute originalité musicale."

Trahison, discorde, mais harmonie aussi !!!

L'ensemble vocal "The King's Singers" a ressorti à l'occasion de son 35ème anniversaire, un certain nombre d'enregistrements, dont il sera question sur ce blog dans quelques lustres, et publié de nouveaux, dont "1605, Treason & Dischord : William Byrd And The Gunpowder Plot".


Découvrez The King's Singers!


Dans ce disque sont proposées des oeuvres de 5 compositeurs anglais, contemporains de la "Conspiration des poudres" ("complot formé en 1604-1605 à Londres par des catholiques afin de faire sauter le Parlement et de tuer le Roi Jacques Ier. Le complot échoua à la suite de l'arrestation de l'un des complices, Guy Fawkes", Petit Robert des Noms Propres). Principalement des oeuvres de William Byrd, probablement le plus concerné par cet événement, car il était un catholique "en vue" à une époque où cela aurait pu lui valoir quelques problèmes. 8 pièces présentes dans ce disque, pour William Byrd, vocales avec exctraits de messes, instrumentales avec "A fancie", magnifique pièce pour orgue. Catholiques également, Peter Philips, (qui a décidé de quitter l'Angleterre pour Bruxelles et dont on découvre ici des oeuvres sacrées pleines de douceur), et Richard Dering, très jeune lors de l'événement cité, et également "réfugié à Bruxelles". John Dowland, converti au protestantisme mais ayant été lié quelques temps à un groupe catholique impliqué dans quelque complot... On entend ici quelques belles pièces instrumentales. Enfin, Thomas Weelkes, protestant dont nous découvrons ici un réjouissant "O Lord How Joyful Is The King"... Enfin, une oeuvre a été créée à la demande des KING'S SINGERS, par l'Anglais Francis Pott, ayant pour trame l'histoire de la Conspiration des poudres : "Master Tresham : His Ducke". Le livret propose (seulement en anglais, toutefois), outre des présentations intéressantes des différents compositeurs dans le contexte pré-cité, un "parcours avec" William Byrd : son monologue imaginaire au fil des enregistrements du disque. J'apprécie beaucoup les KS et j'ai aimé les retrouver ici dans ce répertoire "so english". Ils sont fort bien accompagnés par l'ensemble de violes et luths Concordia. J'ai un faible pour la pièce pour Orgue "A Fancie" et pour le très joyeux Noël "From Virgin's womb, Rejoice Rejoice", tous deux de Byrd. A écouter intensément.




HEAVENLY HARMONIES nous redonne à écouter William Byrd. Une originalité ici : 20 séquences où alternent un psaume chanté de Thomas Tallis (1505-1585) et un passage de motets ("Cantionae sacrae") de William Byrd (1540-1623), puis "Propter pour la Messe de Pentecôte", toujours de Byrd. Extrait de la présentation dans le livret : "Au premier abord, le mélange des célèbres psaumes de Tallis et d'un recueil de motets latins de Byrd peut surprendre, tant les oeuvres sont différentes. Les psaumes de Tallis [...] sont l'exemple même de l'esthétique musicale protestante : une homophonie austère au service de la clarté des textes (bibliques). Les motets de Byrd, composés pour les catholiques réfractaires, mettent souvent en musique des textes latins aux sous-entendus politiques subversifs. Loin d'être austères, ils exaltent, en les utilisant à fond, toutes les capacités expressives de la polyphonie chorale faisant écho aux qualités émotionnelles des mots." Comme pour le disque précédent, cela demande une écoute attentive, réceptive, un dimanche de pluie fait parfaitement l'affaire, j'y suis au moment où j'écris tout en réécoutant ce bel enregistrement. Là encore, interprétation très haut très haut : l'ensemble STILE ANTICO (encore des Britanniques !!!), ensemble de jeunes chanteurs britanniques, qui méritent bien la pluie de récompenses dont fut honoré ces paradisiaques harmonies...


MESSE EN SI MINEUR de Johann-Sebastian Bach par le Collegium Japan, dirigé par Masaaki Suzuki. Difficile d'en parler, euh... d'écrire. C'est grand. J'aime cette oeuvre dans cette version, autant que la version enregistrée par Philippe Herreweghe, c'est dire... Par pitié, bibliothèques du Finistère, empruntez nous ce disque, achetez le !!! Je viens présentement de monter le son, il le faut, (advienne que pourra avec les voisins), car le "Christe Eleison" en duo de sopranos est IRRESISTIBLE de tendresse, de rondeur, de décollements, et cette pulsation (j'oserais même "swinge", tout ça rien qu'avec des cordes frottées) ! Fantastique M. Suzuki ! Laissez vous également tenter par ses interprétations des cantates du grand Jean-Séb', vous pourriez apprécier...

lundi 3 novembre 2008

Alabama song de Gilles LEROY (Prix Goncourt 2007)



Elle est insouciante, Zelda, elle veut une vie tourbillonnante. Scott Fitzgerald est un jeune écrivain promis à un avenir brillant. Leurs chemins se croisent. Lui, escaladera les marches de la gloire et elle, Zelda, sera à ses côtés. Elle veut la lumière et les paillettes, l’excès et le danger. Elle se brûlera les ailes, côtoiera la folie. Elle aimera et haïra. Elle ne sera pas l’artiste, seulement sa femme, son ombre.

Alabama song

vendredi 17 octobre 2008

LENNYZ QUIZZ

Où nous retrouvons Leonard Bernstein, au piano, devant un public d'enfants, proposant un quizz musical. Le "clippeur" s'est amusé à accompagner le discours de modulations au synthé, au gré du flot verbal du grand Lenny. C'est énervant à la longue, et on a envie de revoir le même film sans l'exercice de style... Mais en même temps ça permet de réaliser à quel point certaines langues et certains individus swinguent plus que d'autres, n'est-il pas ?

jeudi 16 octobre 2008

Quelques oiseaux en feu, entre autres


Pas d'expérience mystique et pas de troubles respiratoires cette fois-ci, mais quelques agréables disques à présenter...

"Birds on fire, jewish music for viols" : découverte d'une lignée juive de la musique traditionnelle anglaise, ici à la cour des Tudor et des Stuarts. La brochure, avec texte traduit en français, donne des explications très intéressantes sur le contexte culturel et l'histoire musicale de ces oeuvres. Et c'est très beau. On y entend aussi des compositions contemporaines de Orlando Gough.

Présentation sur le site Harmonia Mundi : "Le programme proposé par l’ensemble de violes Fretwork illustre l’atmosphère réellement cosmopolite qui nourrissait la création musicale à la cour des Tudor et des Stuart, où l’on n’hésitait pas à puiser à la source de la musique franco-flamande ou italienne. Alors que les Juifs étaient bannis du royaume depuis 1290, les familles italiennes juives Bassano et Lupo devinrent ainsi de véritables dynasties de compositeurs, dominant la musique de cour pendant plus d’un siècle, entre 1550 et 1650. Composition du Britannique Orlando Gough, Birds on Fire offre à ce programme un écho contemporain inspiré de la musique klezmer."


De Henry Purcell "Cease, anxious World" par l'Ensemble La Rêveuse. Y sont interprétés des chants (dont certains déjà interprétés "jadis" par Alfred Deller, et ici par une soprano : Julie Hassler), et de la musique de chambre. C'est pas la révolution, mais ça berce bien et j'ai regretté de l'avoir écouté par grand beau temps. Il me semblait que qu'une froide journée de novembre devant un feu de cheminée eut mieux convenu... Voir chronique sur le site "Muse Baroque".




De Purcell toujours, "Fantasias for the Viols" par Hespèrion XX, Jordi Savall dessus de viole, Wieland Kuijken basse de viole. Même réflexion météo que pour le précédent, et pour celui-ci, je dis hautement recommandable ! Lire les chroniques complètes sur le site Classicalacarte...


Découvrez Jordi Savall!

jeudi 9 octobre 2008

Chaviré par le basse profond

Quelques notes d'écoute, à défaut de "gros articles" (sinon le rythme de publication de ce blog risque de faire du 1 article par 15 jours...).

Hier au soir, j'écoutai :

Cesare Siepi : "Liederabend", Label Orfeo. C'est un récital donné par le grand basse lyrique (basse noble, dit-on) au Festival de Salzbourg le 27 juillet 1956. Au premier morceau ("Bois épais" extrait du "Amadis" de Lully) je fus saisie au sternum par les vibrations émises par ce monsieur, ce qui me fit me demander quel effet cela pouvait bien faire de l'écouter en live !!! Ce répertoire français en guise de hors-d'oeuvre m'a d'abord surprise pour un chanteur que j'avais entendu dans "Don Giovanni" ("The best Don Giovanni ever ?", voir vidéo plus bas) et "Rigoletto", et cela prépare bien à ce qui suit, l'intensité monte avec Schuman puis Brahms. Je suis tarazimboumée par un aria de Mozart (Per questa bella mano) et plus que convaincue par les enchantantes poésies de P. Morand musiquées par Maurice Ravel "Don Quichotte à Dulcinée". Les récitals de basse ne sont pas tant monnaie courante, et celui ci vaut vraiment le détour. J'ai apprécié également la perception de l'ambiance festival, oui, tout ça, l'air chaud, des vibrations intenses, l'écoute du public, le public, l'été, la plaisante villégiature...





Autre enregistrement dans le genre "historique" :

Michael Praetorius : "Dances from Terpsichore", L'Oiseau Lyre en 1985. Un compositeur allemand (1571-1621), également grand théoricien, et surtout connu pour ses oeuvres de musique sacrée. Ici Philip Pickett, à la tête du New London Consort, en 1985, nous offre une interprétation éclatante, nette, enthousiasmante, de musiques de danse typiques de la Renaissance. Cet enregistrement a fait date, comme on dit, et a été loué à sa sortie. On lit dans l'éditon on-line du "New Grove Dictionary of music and musicians" : "leur puissant sens de la communication, leur chant soliste extrêmement accompli et leur astucieuse caractérisation... majestueuse version". Moi, je peux vous dire que, n'était que j'étais assise à prendre mon petit déjeuner et qu'il était 6 h du matin, j'eusse volontiers effectué quelques pas de danse tellement cela m'emportait !



C'est tout pour aujourd'hui ( et c'est mieux que rien) !

Catherine B.

vendredi 3 octobre 2008

Il attrapit la p'tite sémie : c'est un risque qui peut arriver...


... ou phonétiquement (pour être translittératoirement correcte) : "c'é hun risk qui peut arriveuh".

A la BDP, il y eut un avant et un après "Josè et Renè", pour tous ceux qui "écoutirent" ces trois galettes :

On n'est pas des chiens ! [Et pourtant ...] 1, 2 et 3

Lors de sa première écoute , sur la route qui nous menait de Gouesnou à Quimper, le collègue Rodrigue en faillit perdre la maîtrise du fourgon !!!

Bon alors quoi qu'est-ce ? Ca se passait sur Radio Mayenne, en 1985, un certain Ramon Perez posait son micro chez José le patron paysan et son commis René. Et c'était parti pour plusieurs années de "raconteries". La première édition en cassettes audio fit un malheur en Pays-de-Loire à l'époque. J'ai envie de dire ici que la première fois que je vis "Les Deschiens", je pensai : "c'est pas possible, ils ont tout piqué à José et René". Souvenez-vous des duos Morel-Lochet avec ces intonations bien particulières, notamment cette façon qu'a François Morel de commencer certaines phrases par des "Oui.... c'est ça...." traînants... exactement comme le gars José. J'étais fascinée par la similitude... troublant !

Des raisons d'écouter ces documents ethno-ruro-comics

Rire.... mais rire !!! Mais aussi, pour peu que l'on soit sensible à des parlers patois (ici tendance gallo mayenno-ile/et/Vilainais ?) d'une poésie, d'une invention qui vous oxygènent la tête...

Extraits :

"Il attrapit la p'tite sémie : c'est un risque qui peut arriver !"

"Vaut mieux d'êt' un peu en retard que d'êt' mort pour la vie"

"C'était un gars valab', très 'argneux au boulot, rendement impeccab' "

"Il avait le destin comme ça qui était tracé dans li (lui) et ça lui arrivit"

"L'onguée c'est quand l'freu nous prend. Les deilles durcissent, on a les dès gueroueh (pas facile à phonétiser...)"

"A n'veut pas d'poupon. A l't'eu anti-les-poupons. Alors ils la stérilisirent... Et pis ça dégénérit et elle attrapit une congestion sous les bras"

"J'seu sorti premier de l'école passk'y avait le feu"

Je ne sais s'il existe encore beaucoup de locuteurs aujourd'hui, qui parlent ainsi dans cette région du monde !!!

Je viens d'apprendre aujourd'hui qu'il s'agissait de comédiens, et non de vrais agriculteurs, comme l'explique cette page. Déception et pas déception. Si ce sont des comédiens, cela n'en est que plus génial !!! En plus ils sont dans MySpace !!!

jeudi 18 septembre 2008

Lenny notre chef !!!

3 DVD et nous voilà déjà accros aux leçons du grand chef américain !!!

Dans "The little drummer boy : an essay on Gustav Mahler", réalisé par Peter Butler, master Bernstein nous fait entrer dans la matière mahlerienne avec chaleur, avec grande science, avec brio, (et quel charme...) ! Il choisit comme fil conducteur l'ensemble de Lieder intitulé "Des Knaben Wunderhorn" (le cor enchanté de l'enfant). Le titre du DVD correspond au titre d'un Lied de cet ensemble ("Der Tambourgesell", Le [petit] joueur de tambour). Certains de ces Lieder sont devenus, (ou bien se retrouvent "dans"), plus tard, des mouvements de symphonies de Gustav Mahler. Découvrez sur le site classiquenews.com une excellente analyse de ce film : "En fin connaisseur de la musique mahlérienne, Bernstein analyse, isole certains motifs, dévoile, rétablit des passerelles écartées. Dans les yeux du Jeune Tambour, Bernstein a trouvé Mahler. De cette vision découle un essai investi, personnellement habité dont les conclusions tout en étant bouleversantes, donnent des clés capitales pour comprendre le Mahler symphoniste."


Plus connu sans-doûte, "Leonard Bernstein conducts West side story : the making of the recording" (diffusé sur Arte fin 2005), propose un CD et un DVD : le CD audio de la version de "West Side Story" enregistrée à New-York sous la direction de Bernstein, avec pour interprètes, entre autres, Kiri Te Kanawa, José Carreras et Tatiana Troyanos ; le DVD, 1 film d'1h29 montrant toutes les étapes de l'enregistrement sus-mentionné. C'est sportif ! Le chef bondissant, fumant cigarette sur cigarette, invectivant les techniciens, tyrannisant le pauvre José Carreras (pas du tout, mais pas du tout pré-disposé au swing) mais avec amûûre quand même. Avec ce DVD, "voir" permet d'écouter mieux. Je ne me lasse pas pour ma part, d'observer les petits déhanchements sautillants de M. Leonard. Les morceaux chantés par les choeurs masculins des Jets sont envoûtants, fascinants, on aimerait en faire partie, et sauter dans l'écran et faire une partie de basket avec le gang, dans la foulée. C'est très seventies aussi, avis aux amateurs (look des chanteurs du-dit choeur masculin !, ... fait penser à "Starsky et Huch", hum), très "chaud chaud l'été à New-York city". Pour un peu je ne le suggèrerais pas, je l'imposerais à chaque échange en bibliobus ! Mais nous n'avons pour l'instant qu'un exemplaire, alors...

"The gift of music" (le don de la musique) est un hommage à Leonard Bernstein. Y sont retracés en 1h30 son itinéraire de jeune fils d'immigré juif russe, son apprentissage de la musique et de la direction d'orchestre, ses maîtres, son oeuvre de compositeur, son rapport à la scène et au cinéma, et, aspect selon moi le plus intéressant et qui donne envie d'en découvrir encore plus, son travail de pédagogue. Il est insurpassable dès qu'il s'adresse à un public, qu'il soit public d'enfant ou auditeur d'une émission télévisée ! Mention spéciale pour ce moment irrésistible où, seul au piano, il explique les spécificités du "récitatif" mozartien puis rossinien, puis... en chantant successivement dans ces différents styles, improvisant ses paroles sur le joli thème de l'augmentation du prix du poulet !!!

Il serait temps que soient diffusés en France les DVD, disponibles outre-Atlantique, reprenant ses magnifiques leçons d'orchestre ("Young people's concerts"), diffusées "jadis" à la télévision par "feu" LaSept !

Pour finir, un conseil : pluggez votre lecteur DVD sur le meilleur système de son possible !

Catherine B.

mercredi 10 septembre 2008

Sacrés Finnois du Bout des Terres d'en haut


Publié par Catherine B

Après un peu plus d'un mois d'estive, nous rouvrons la fenêtre blog. Et cette fois, après lent démarrage, nous avons fort envie d'utiliser régulièrement notre blog pour élargir l'auditoire de nos commentaires d'écoute, lecture, visionnage, que nous faisons entre collègues, au quotidien, alors pourquoi ne pas en faire profiter le reste du monde ?

Beaucoup de disques achetés ces dernières années, et beaucoup de disques écoutés. Il faut bien commencer par quelque chose, alors je vais dire quelques mots d'un disque que j'avais découvert à la fin de l'année dernière et que j'ai réécouté cet été :

"De Fragilitate, Piae Cantiones : hymns from medieval Finland". Interprètes : Ensemble Zefiro Torna accompagné de la Maîtrise & Chorale de jeunes filles de Notre-Dame d’Anvers (Belgique) et de Timo Väänänen au kantele*

Moi, c'est simple, j'ai entendu des anges et depuis c'est Noël tous les jours. Sérieusement, ce disque a une tonalité, une ambiance, pourquoi pas, qui évoque à la fois le recueillement de l'hiver et une douce fièvre printanière (genre...).

Pour présenter l'enregistrement, je reprends ici un article trouvé sur le site resmusica :

"Les hymnes de la Finlande médiévale sont en fait un ensemble de chansons scolaires et religieuses provenant du moyen-âge finlandais. A l’origine, un livre intitulé Piae cantiones ecclesiasticae et scholasticae veterum episcoporumest publié en 1582 par Jaakko Finno, directeur de l’école cathédrale de la ville de Turku et Petri, un étudiant finnois de l’université de Rostock. Il s’agit d’une collection particulière de 74 chansons latines pour la « Schola Abœnsi ». Cela dit, il semble que son contenu soit à la fois plus ancien (certains supposent que certaines chansons remontent aux alentours de l’an 1000) et ne provienne pas uniquement de la région de Turku. Quoi qu’il en soit, à l’écoute du CD, on distingue bien des liens avec les musiques italiennes, espagnoles, françaises et néerlandaises de l’époque."

...

"Les 22 chansons contenues dans le CD sont majoritairement dans la langue vernaculaire de l’époque (le latin donc), une des chansons comprend un curieux mélange de latin et de finnois et deux chansons sont totalement en finnois. Le rendu est étonnant. Le chœur de la cathédrale d’Anvers est fidèle à sa réputation en nous offrant une tentative de conservation d’une tradition musicale locale intéressante. Immersion dans un autre monde entre un De Nativitate très religieux, un De Vita Scholastica sensible et un De Tempore Vernali mettant en avant un côté plus populaire.

Une belle performance pour cette création de l’ensemble Zefiro Torna qui met bien en avant l’héritage culturel finlandais avec un esprit réellement authentique. Cette réussite permet à cet ensemble d’atteindre une renommée de plus en plus internationale."

Je cite Philippe Vendrix, dans Diapason de novembre 2007 : "Les virtuoses de Zefiro Torna, fougueux et savants, et la chorale de jeunes filles de la cathédrale Notre Dame d'Anvers réussissent un coup de maître, aussi audacieux que le projet du vénérable recteur de Turku [...] Le luth est puissant, la rythmique sans cesse renouvelée, les voix adolescentes d'une rare justesse, le latin d'un délié séducteur. On comprend enfin pourquoi Sibelius est allé puiser dans ces chants. Et il n'est pas impossible que "Sum in aliena provincia" (Je suis dans une province lointaine) devienne un tube !"

vendredi 1 août 2008

Vive le travail des autres

Collègues finistériens, et vous aussi, le reste du monde, nous souhaitons ici vous présenter et vous faire profiter du travail effectué par des bibliothécaires musicaux de Dole, dans le Jura, qui sélectionnent pour nous tous des vidéos musicales, oeuvre fort utile dans le "capharnaum" des vidéos de la grande toile...

Ainsi donc vous trouverez sur le blog mediamus, des thématiques "capharnaum" et "vidéo de la semaine", pour vous y mieux retrouver, et pour vous délecter aussi, cela va de soi.

J'avoue (Catherine writing...) avoir un petit faible pour "All the ducks are swimming in the water !". D'ailleurs la voici :



Merci collègues jurassiens, c'est ben d'valeur comme ils disent au Québec !

lundi 7 juillet 2008

Dick Annegarn au Petit Conservatoire

C'est adorable, vraiment : Dick Annegarn grand timide et moustachu face à la terrible Mireille, en septembre 1972... Trouvé sur le site INA "Europe des cultures"
Titres de Dick Annegarn à la BDF

vendredi 4 juillet 2008

Bob Brozman et nous (enfin, quelques uns), 1ère partie



Nous : en fait, deux, ici, (pour l'instant), des accros aux belles expériences de Brozman. Quand on aura le temps, se dit-on, on fera un super coup de projecteur sur son oeuvre et peut-être même on l'inviterait ??? En attendant, disons déjà qu'il y en a deux, chez nous, qui pleurent en écoutant son disque "Songs of the volcano" et en voyant le DVD qui va avec. Alors on va commencer par parler de celui-là.

Bob Brozman, guitariste virtuose, érudit du blues et des musiques populaires américaines, titulaire d'une chaire de musicologie dans une université australienne, globe-trotteur musical qui aime à s'immiscer dans les pratiques guitaristiques all over the world, pose son "truckload of guitars" en Papouasie Nouvelle Guinée, où il va à la rencontre de fabuleux string-bands locaux. L'idée : on laisse traîner des guitares à un endroit de la planète et après on voit ce que ça donne. Et c'est chavirant !

Bob Brozman à la B.D.F.


Fin des Terres, à BLOG !!!

Parallèlement au portail de la Bibliothèque du Finistère (http://biblio-finistere.cg29.fr/) , voici un blog-notes pour découvrir

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A LA FOLIE
ENCORE ENCORE ENCORE

nos collections, nos actualités... et tout et tout...