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lundi 10 octobre 2011

Comment optimiser l'espace musique d'une médiathèque... à moindre coût

Comment optimiser l'espace musique d'une médiathèque... à moindre coût

Ceci est une proposition de traduction du catalan d'un article paru dans le blog des bibliothècaires musicaux de la région de Barcelone en juillet 2011 :


Comme optimiser la section de musique de la bibliothèque... à moindre coût…


Bibliothèque Vapor Badia, Sabadell (Catalogne) Espagne.






Travail réalisé à la Biblioteca Vapor Badia
 entre   2007 et 2008


Situation initiale


La Bibliothèque Vapor Badia de Sabadell est la bibliothèque centrale d’un réseau municipal qui dessert une ville de 200.000 habitants, située dans l’aire d’influence de Barcelone.
Tout comme d'autres bibliothèques municipales centrales ou de district, elle possède un fonds musical de qualité, vaste, éclectique où figurent aussi des documents rares, originaux. Cependant, trois ans après l’inauguration (nov. 2002), ce fonds de musique demeurait  peu signalisé, mal disposé, mal présenté …. et circulait de manière très inégale.

Le fonds le plus consulté et le plus prêté était le Pop-rock (CD 2), suivi par les B.O. de films (CD 520) et quelques sous-catégories des musiques du monde (CD 0), spécialement, la musique populaire  catalane (CD 091) et le flamenco (CD 094). Le reste du fonds  sortait peu, voire très peu, comme par exemple la musique classique (CD 3), les partitions et les DVD musicaux.

Pour le personnel de salle, trouver et ranger les documents n’était pas non plus chose facile.


Première phase : recherche de solutions

Nous avions peu de temps et peu de personnel pour mettre en marche de grands projets, et bien sûr, peu d'argent… Nous sommes tout de même parvenus à acheter deux bacs à CD supplémentaires et à obtenir un tout petit budget de papèterie.
Nous avons, donc, dans un premier temps, décidé de réordonner toute la section de musique avec l'objectif de rendre le fonds  plus visible, de faire apparaître clairement sa classification et d’améliorer sa présentation, afin de faciliter autant la recherche de l’usager que le travail du personnel.

Deuxième phase : désherbage

Avec l'objectif d'offrir une collection de qualité et de récupérer de l'espace pour pouvoir réordonner et aérer le fonds, nous commençons par un bon désherbage. Nous retirons tout les CD en double, les CD promotionnels offerts par des publications diverses qui ne présentent pas un niveau suffisant de qualité, les CD en très mauvais état et les CD de basse qualité éditoriale ou musicale (ex : un concert classique interprété par une formation mineure, enregistré il y a de nombreuses années, ou encore des disques "type hypermarché", souvent issus de dons, au titre prometteur comme "Nuits de samba", "Vive l'amour", "Tout l’opéra dans un CD", etc). Dans le cas de la musique classique, nous faisons une révision systématique des collections anthologiques  (ex : Encyclopédie Catalane) et nous éliminons de ces volumineuses collections tous les CD pour lesquels nous disposons d’une version meilleure, éditée par un label spécialisé.
Ce travail, qui nous oblige à manipuler la totalité du matériel, outre l'espace récupéré, nous  permet de "photographier" notre fonds et d'identifier des manques et/ou des déséquilibres, et  nous facilitera plus tard sa réorganisation.

Troisième phase : repositionnement
 
Nous changeons l’emplacement des bacs de CD, en faisant en sorte que l'organisation de l'espace et du mobilier soit cohérente et facilite une utilisation intuitive de la salle : nous essayons de constituer des « îlots » qui correspondent aux principales catégories musicales. Nous décidons de placer la musique classique dans un angle de la salle, à part, et de lui associer la musique contemporaine, ainsi que la zarzuela et les partitions. Nous demandons aussi à un menuisier qu’il nous rabaisse tous les tiroirs des bacs à  CD d'environ 10 cm, de sorte qu'on puisse y ranger un DVD (c'est un travail facile et rapide, que n'importe quelle bricoleur peut réaliser). L'objectif est d'y installer les DVDM : à chaque catégorie musicale, son espace de DVDM.
Cas spécial des partitions musicales : convaincus que la musique imprimée ne doit pas être présentée verticalement en étagère comme les livres, puisque elle devient invisible, nous décidons de recycler une paire de bacs pour CD ou Bande Dessinée. Nous y plaçons les partitions comme si c’ étaient des albums, avec les couvertures disposées frontalement à l'utilisateur, et séparées par de grands intercalaires alphabétiques réalisés par nos soins avec du carton rigide, pour les maintenir à la verticale. Les partitions de compositeurs sont classées alphabétiquement, et les autres sont groupées suivant la même classification que les CD avec les séparateurs correspondants. Comme nombre d’entre elles contiennent plusieurs feuillets , nous achetons des protège-document transparents de format  Folio (format supérieur à Din A4) et ouvertes sur deux côtés pour résoudre la diversité de formats. Ainsi ce petit fonds - presque toujours maltraité - devient plus maniable et surtout plus visible. Nous le situons à proximité de la zone CD 3.

Quatrième phase : classification et composition d'un texte

En suivant point par point la Classification d'enregistrements musicaux qu’utilise toute la profession, mais en l’abrégeant et en  simplifiant sa terminologie pour l'usage non spécialisé d'une bibliothèque publique municipale  chaque fois que  c’est nécessaire, nous décidons d'étendre le nombre d'entrées utilisées dans la salle pour ordonner le fonds :


CD 0 : Pour les musiques ethniques et populaires, nous utilisons les entrées géographiques décimales : de 000 à 009, de 010 à 019, de 020 à 029, de 030 à 039.... jusqu'au 099. Ceci nous permet d'ordonner les CD de manière intelligible pour tous, par pays ou zones culturelles.
 




 





CD 1 : Pour les musiques de jazz et dérivées, nous utilisons la classification alphabétique mais nous y intercalons des séparateurs au nom des principaux artistes, imitant le modèle des grands magasins de disques. Nous indiquons aussi clairement les sous-catégories :
CD 110 : Blues, CD 115 : Gospel, CD 180 : Soul.



 

CD 2 : Pour le pop-rock qui est une catégorie fourre-tout très étendue, nous n'avons pas encore trouvé à ce jour la manière de diviser les différentes catégories sans entraver le travail quotidien. Nous conservons donc la simple classification  alphabétique par la première lettre, conscients que nous devrons rapidement  améliorer  ce classement, mais sans savoir encore comment…
(A l’heure où nous traduisons cet article, nous savons qu’une bibliothèque de Barcelone spécialisée en musiques urbaines a pris l’initiative de séparer le CD2 en cinq sous catégories comme rock national, rock international, heavy, pop….etc. L’initiative nous semble excellente)

CD 5 : Pour les musiques fonctionnelles, nous introduisons un séparateur pour les catégories qui contiennent suffisamment de fonds (dans notre cas, par exemple : musiques de cirque, musiques de bal, bande-sons de cinéma, musiques de relaxation, etc).

CD 6 : Textes enregistrés. Nous n'avons pas encore assez de fonds pour justifier un classement par auteurs, mais  nous introduirons des séparateurs au fur et à mesure que le fonds grandira.

CD 3 : Le fond de musique classique est important comparé à d’autres bibliothèques du réseau et rend nécessaire un classement efficace. Par ailleurs c’est la musique qui sort le moins, et donc, il faut rendre cette section avant tout visible. Nous décidons donc d'utiliser la partie supérieure des bacs pour le classement par compositeur et la partie inférieure (tiroirs) pour les subdivisions du 3 . Nous octroyons un tiroir entier à Bach et Mozart dans lequel nous maintenons un classement strict puisque les œuvres de ces deux musiciens sont considérables et occupent beaucoup de place.
Nous avons donc de cette manière les compositeurs rangés par ordre alphabétique  et signalés par un séparateur indiquant leur nom (nous ne signalons que les plus connus mais cela nous ammène à  signaliser individuellement 80% du fonds à peu près). En dessous, dans les tiroirs, nous aurons les subdivisions, chacune marquée avec une formulation simple, et détaillée quand c’est nécessaire :
CD 300 recueils thématiques,
CD 301 -309 :  musique par époque,
CD 310-390 : musique par instruments (récitals)
CD 361 : musique pour violoncelle
Etc….








A proximité, nous plaçons le fonds de zarzuela et celui de musique contemporaine :


CD 512 : Zarzuela. Pour le moment le fonds est petit et  sans subdivision interne, mais quand le fonds augmentera , nous y introduirons évidemment des séparateurs ordonnés alfabétiquement par nom de compositeur.


CD 4 : Le fonds de musique contemporaine n'est pas très étendu, mais croît régulièrement. Nous décidons d'utiliser le même ordre que pour le 3 puisque conceptuellement, le numéro 4 est la prolongation du  numéro 3, mais contient les oeuvres composées après 1945. Nous aurons donc une première partie classée par compositeurs, ordonnés par ordre alphabétique, et une deuxième partie, située dans les tiroirs, classée par sous-catégories : ce sont principalement des musiques de fusion entre musique contemporaine, jazz, folk, électro, électro-accoustique, etc. Nous introduisons des séparateurs indiquant le type de fusion que représente chaque numéro.




                               

Cinquième et dernière phase : confection de tous les séparateurs

Comme alternative aux pièces de méthacrylate, qui est le matériel – coûteux -  utilisé actuellement par les bibliothèques de Catalogne, nous décidons d’utiliser des feuilles Din-A4 et Din-A3 de plastique semi-rigide, vendues dans les copisteries et les papèteries comme couvertures pour les photocopies reliées en spirale ou similaire. C'est un matériel très résistant, très maniable, et assez économique. Coupé avec un massicot, chaque feuille A4 donne quatre séparateurs d'une mesure idéale pour les CDS. Avec le format A3 on peut découper des séparateurs de mesures spéciales par exemples pour les partitions.
On colle l’étiquette, préparée par nos soins et harmonisée avec l’image de la bibliothèque, puis imprimée sur l’imprimante de la bibliothèque, sur le séparateur. Ensuite on recouvre le séparateur d’une feuille de plastique adhésif transparent….. Le séparateur est prêt à sortir en salle ! C’est un système tout simple, facile, économique et qui permet de multiples solutions.
Une  bibliothèque de notre réseau a trouvé sa propre solution : au lieu de coller comme nous l’ étiquette sur un séparateur opaque puis de recouvrir le tout de plastique adhésif…elle a fait le contraire : elle a acheté les feuilles de  plastiques pour séparateurs version transparente, elle a collé l’étiquette au dos du séparateur-  l’étiquette se lit donc par transparence - et elle a appliqué la feuille de plastique adhésif sur l’arrière du séparateur : le résultat est un séparateur très bien fini, extrêmement résistant et qui n’a rien à envier à un séparateur acheté à un fournisseur spécialisé, mais …. pour un coût infime !

Conclusion et évaluation

Ce travail de réorganisation et de signalisation, parfaitement réalisable par une très petite équipe si on travaille numéro par numéro, et en mettant à profit les jours de plus faible affluence, nous a permis, pour un coût très réduit, d'apporter des améliorations notables :

Amélioration du taux de prêt des catégories qui ne sortaient pas beaucoup ou pas du tout, spécialement : la musique classique, la musique contemporaine, le jazz, les musiques populaires de zônes géographiques et/ou de cultures peu connues, ainsi que les DVDM, et  les partitions.

(Pour des résultats chiffrés, attendre la traduction, en cours, d’un article plus récent : http://musictecaris.blogspot.com/2011/09/com-dinamitzar-una-seccio-de-musica-amb.html).

Amélioration de l'image de la bibliothèque en général : meilleure signalisation, plus d'ordre, plus d'efficience.

Rangement du fond plus aisé, plus rapide. Recherche  documentaire ou thématique facilitée.

Amélioration du service à l’usager : plus d’autonomie. Et par conséquent allègement des tâches du personnel de salle.

Contrôle visuel permanent sur l'équilibre et la répartition du fonds musical : en un coup d’œil on voit parfaitement les catégories sur ou sous représentées.


Encouragés par cette expérience positive, nous avons appliqué le même principe de signalisation mobile, détaillée et "artisanale", d’abord au fonds des guides de voyages, en mettant en évidence toutes les zones géographiques sur des séparateurs latéraux, puis  au fonds de littérature, assez considérable, en détachant un grand nombre d’auteurs et pas seulement les classiques ou les plus célèbres : le roman, la poésie, la prose et le théâtre, avec le même système de séaparateurs latéraux.

À chaque fois, nous avons pu vérifier que ce parti-pris d’augmenter la signalisation des collections avec des séparateurs mobiles, non seulement optimise l'ordre et le classement, mais a également  un effet dynamisant  immédiat sur le volume de prêts : le fonds sort plus.
Un dernier point particulièrement encourageant : c’est que des documents qui ne sortaient jamais, sortent maintenant et certains avec fréquence.



Sabadell – Septembre 2011




Marthe Himelfarb
Technique de bibliothèque
Bibliothèque centrale comarcale Vapor Badia
Sabadell – Espagne

Email : himelfarbhm@diba.cat


1 commentaire:

Lórien a dit…

Excellent travail qui a été très utile à d'autres bibliothèques en Catalogne. Marthe génial!