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mercredi 12 novembre 2008

VictoriaTartiniSorRameauCharpentierSchubert


GIUSEPPE TARTINI : Sonates pour violon seul. On lit à propos de Tartini, à la fin de la présentation, dans le livret : "Il ne fit rien d'autre au fond que d'apprendre au violon à chanter". Et je vous assure que l'on ne saurait mieux décrire ce que j'ai ressenti à l'écoute de ces sonates. Cela transporte, c'est allègre et voluptueux. Né en 1692, Giuseppe Tartini fut un grand théoricien, auteur d'un fameux traité d'harmonie, et qui partage certaines des idées de Jean-Jaques Rousseau relatives à l'art musical : "Les beautés purement harmoniques sont des beautés savantes, qui ne transportent que des gens versés dans l'art, au lieu que les véritables beautés de la musique étant de la nature, sont et doivent être également sensibles à tous les hommes, savants et ignorants. "Je tiens à insister sur l'admirable et luxueux livret dont le texte de présentation approfondit cette approche "théorique" du compositeur, et surtout pour la présentation de chaque oeuvre qui s'accompagne de transcription de pièces poétiques (en italien avec traduction en français) citées par l'auteur dans le manuscrit, et de reproductions de peintures choisies en fonction de leur affinité avec chaque pièce. En outre, on trouve l'enregistrement d'une des rares pièces vocales de Tartini, ainsi que quelques chants "populaires" de son époque. Et chapeau bas pour la violoniste, Chiara Banchini !

Une autre production du label ZigZag Territories : "Seguidillas Boleras" par Fernando Sor. Voulez vous vous plonger dans l'atmosphère d'une soirée mondaine à Barcelone au début du XIXème siècle ? Vous entendrez alors deux 3 formidables et "caliente" chanteurs (Lambert Climent et Lluis Vilamajo, ténors, et Jordi Ricart, baryton) interpréter en solo ou à trois de superbes mélodies sur des rythmes dansants de séguedilles et boléros. Deux guitares romantiques et suprêmement espagnoles les accompagnent (Enrike Solinis et Xavier Diaz-Latorre qui dirige aussi l'ensemble) et ponctuées de sémillantes castagnettes (Pedro Estevan). Le livret est riche d'enseignement sur le contexte de composition de ces pièces instrumentales et vocales, et sur les deux genres musicaux mentionnés, très en vogue au moment de leur composition, au début du XIXe siècle. Je vous assure que cet enregistrement vous transportera dans une Catalogne de vos rêves. So romantic ! Les musiciens pré-cités forment l'ensemble "Laberintos ingeniosos". Le disque est le deuxième opus relatif à la musique ibérique proposé par le label ZigZag. Il faut aussi écouter "L'instruction de musique pour la guitare espagnole de Gaspar Sanz", formidable également, paru en 2006.

De Tomas Luis de Victoria, "Ad Vesperas : le manuscrit inédit de Rome". Restons en Espagne, mais à la Renaissance cette fois. Tomas Luis de Victoria naquit en Avila en 1548, effectua jeune un voyage à Rome où déroulera une partie substantielle de sa vie et de son oeuvre. J'ai écouté pour la première fois des oeuvres de Tomas Luis de Victoria avec le disque "Officium Hebdomadae Sanctae : Roma 1585", également de la musique vocale sacrée et également interprété par l'Ensemble La Colombina. L'ensemble "La Colombina" est composé de quatre chanteurs (soprano + contre-ténor + ténor + baryton). Je retrouve ici l'intensité qui m'avait frappée dans l'enregistrement précédent. Dans une genre musical très sobre (ici vêpres chantés), avec une formation au personnel limité en nombre, je trouve une telle expressivité ! Josep Cabré à propos du compositeur, dans le livret, indique ceci : "l'absence d'éléments décoratifs, si abondants chez les autres compositeurs de son temps, sa manière particulière d'aller à l'essentiel dans son travail de composition qui le transforme quasiment en un expressionniste avant la lettre".

Un peu de musique française. D'abord Marc-Antoine Charpentier pour un "Miserere" et des "Motets" interprétés par La Chapelle Royale et son chef Philippe Herreweghe. Il s'agit d'une réédition d'un enregistrement de 1985, en collection économique (Musique d'abord) chez Harmonia Mundi. Tout à la fois léger, lumineux, contrasté, recueilli et flamboyant, comme le siècle qui vit naître ces oeuvres.




Puisque je parlais de flamboyance... dans un style très différent (des opéras-ballets). De Jean-Philippe Rameau, des extraits de "Pygmalion" et "Nélée & Myrthis", opéras-ballets dirigés par William Christie à la tête de l'ensemble "Les Arts florissants". Le texte du livret explique qu'il s'agit plus précisément d'actes de ballets, qui comportaient un seul acte alors que les opéras-ballets en comportaient trois (comme "Les Indes galantes" du même Rameau). Je me disais en écoutant "Pygmalion" que ce devait être un bonheur inouï pour un chanteur que d'interpréter des airs de Rameau !!! L'autre mot, évident, qui me vient à l'esprit aumoment d'écrire sur ce disque, c'est : "JOIE", surtout pour les parties (qu'elles soient vocales ou instrumentales) ENLEVÉES !!! Ca fait plaisir d'entendre Les arts florissants au meilleur de leur forme (ici, en 1991). Pour ceux qui ne l'auraient jamais écouté, je recommande aussi "Atys" de Lully par les mêmes, un enregistrement qui a fait date !!!

Enthousiasmons nous pour le Jerusalem Quartet, dans une oeuvre de Schubert des plus connues "Der Tod und das Mädchen" (la jeune fille et la mort), dont on peut dire qu'elle apporte quelque chose (encore !), parmi la quantité déjà considérable d'interprétations déjà enregistrées. C'est ressenti, c'est poignant : ces jeunes gens sont fortiches pour être ainsi capables d'être aussi "vrais" dans cette oeuvre sombre, oeuvre de maturité de Schubert, son dernier quatuor ! Le Quartettstatz en ut mineur qui précède le quatuor est une pièce dont l'histoire est intéressante : il s'agit de "l'autre" oeuvre fragmentaire de Schubert (l'autre étant la "Symphonie inachevée"). Je cite le livret "il fut écrit en décembre 180 comme mouvement initial de quatuor, dont la composition s'arrêterait finalement après 41 mesures d'un andante. Schubert considéra cette expérimentation censée mettre fin à un silence de plusieurs années dans le domaine du quatuor à cordes comme un échec. Pourtant, elle s'impose à nos yeux comme un trait de génie de la plus haute originalité musicale."

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